Depuis le 30 octobre 2022, les nomades numériques non-européens souhaitant travailler à distance depuis le Portugal ont la possibilité, sous des conditions bien spécifiques, de faire une demande de permis de séjour auprès des autorités portugaises.
Texte juridique : Loi 18/2022 du 25 août 2022, amendement à la Loi sur les Étrangers au Portugal https://dre.tretas.org/dre/5038031/lei-18-2022-de-25-de-agosto
Attention, ce visa ne concerne pas les citoyens de l’Union européenne, de l’Espace Économique Européen ou de la Suisse, qui, s’ils s’installent au Portugal pour une période de plus de 3 mois, doivent eux faire établir leur C.R.U.E. (Certificado de Registo de Cidadão da União Europeia) dans les 30 jours suivant le 90ème jour de leur séjour au Portugal. Voir mon post intitulé “Qu’est-ce que la “Carte de Résident Permanent”?”.
Le visa “nomades digitaux” de séjour temporaire peut être sollicité par le travailleur étranger non-européen s’il remplit les conditions suivantes :
être employé ou professionnel indépendant travaillant à distance,
travailler pour une entreprise étrangère ayant son domicile ou son siège social enregistré hors du Portugal,
la relation de travail ou la relation de prestation de services, selon le cas, doit être démontrée,
vivre et travailler au Portugal pour une durée de 12 mois maximum (après 1 an, il faudra demander un permis de résidence),
fournir la preuve du revenu mensuel des 3 derniers mois - devant correspondre au minimum à 4 fois le salaire minimum portugais, soit :
pour l’année 2022 : 2820€ net/mois (salaire mini PT = 705€)
pour l’année 2023 : 3400€ net/mois (salaire mini PT = 760€)
Les titulaires de ce permis de séjour “nomades digitaux” peuvent ainsi vivre et travailler légalement au Portugal et sont exemptés de visa dans l’Espace Schengen*.
La création de ce nouveau type de visa au Portugal a déjà fait émerger 2 Associations dédiées :
“Digital Nomads Association Portugal” (DNA Portugal)
“Lagos Digital Nomads” (en Algarve)
respectivement dirigées par Gonçalo Hall et Joana Glória.
En établissant un permis de séjour spécifique pour les nomades numériques, le Portugal rejoint ainsi une vingtaine de pays dont l’Estonie (pionnière en la matière), la Géorgie, la Grèce, Malte ou encore les Pays-Bas.
En savoir plus sur l'appellation “nomades numériques”, “nomades digitaux” :
Dérivé de l’anglais “Digital Nomads”, les nomades numériques sont des personnes qui ne dépendent pas de l'endroit où elles se trouvent et qui utilisent la technologie pour accomplir leur travail, menant un style de vie nomade. Les nomades numériques travaillent à distance, en télétravail, plutôt que d'être physiquement présents au siège ou au bureau d'une entreprise. Âge moyen de cette catégorie de travailleurs : 35 ans.
Le terme “Digital Nomad” a été inventé en 1997 dans un livre intitulé The Digital Nomad, écrit par Tsugio Makimoto et David Manners. Leur livre prophétisait, entre autres hypothèses, l'invention d'un appareil de communication unique et tout-puissant qui permettrait aux employés de travailler de n'importe où.
*Signés en 1985 et mis en œuvre en 1995, les Accords de Schengen autorisent la libre circulation des personnes et harmonisent les contrôles des voyageurs au sein de l’espace constitué par ces Etats. 26 pays en sont membres, dont 22 appartiennent également à l’Union européenne : Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Islande (hors UE), Italie, Lettonie, Liechtenstein (hors UE), Lituanie, Luxembourg, Malte, Norvège (hors UE), Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse (hors UE). Les 5 Etats membres de l’UE ne faisant pas partie de l’espace Schengen sont la Croatie, l’Irlande, la Roumanie, la Bulgarie et Chypre. Source: Toute l’europe.eu https://www.touteleurope.eu/